La solitude des nombres premiers, Paolo Giordano
Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé: il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent.
Alors là non, non, re-non et NON!!!! Je refuse tout net la fin du bouquin! Voilà, c'est dit. Je vais essayer de faire un billet sans rien dévoiler bien que la chose ne soit pas aisée puisque cette fichue fin a tendance à me hanter... Courage, reprenons nos esprits. Dans ce premier roman, on suit le parcours de Mattia et Alice, de leur enfance à l'âge adulte. Tous les deux ont dû faire face à un évènement dramatique qui les laissera marqués physiquement et moralement à vie. Lorsqu'ils se rencontrent au lycée, leur complémentarité apparaît évidente et pourtant ils ne cesserons de se séparer pour parfois se retrouver après des années d'absence. Mattia, mathématicien surdoué compare le "couple" qu'il forme avec Alice à ce qu'on appelle des "nombres premiers jumeaux: ce sont des couples de nombres premiers voisins, ou plutôt presque voisins, car il y a toujours entre eux un nombre pair qui les empêche de se toucher vraiment". On s'attache réellement à ce sombre jeune homme fermé et solitaire, qui n'hésite pas à s'automutiler brusquement, et à la jolie Alice, passionnée de photo, anorexique et souffre-douleur d'une bande de pestes qu'elle rencontre au lycée. L'écriture est fluide, parfois même poétique, tout en s'autorisant des détours scientifiques pour mieux pénétrer l'esprit de Mattia et pour servir la métaphore filée de ces nombres premiers vont jusqu'à investir le titre. La photo de première de couverture est toute aussi délicate et fragile que la relation qui unie les deux protagonistes. Même si le roman n'évite pas certaines longueurs et quelques clichés, il se laisse lire avec plaisir. La preuve, mon seul regret concerne cette fameuse fin... Je me suis laissée prendre au piège de l'intrigue. Je ne dévoile rien.
Merci aux éditions du Seuil et au site Chez les filles de m'avoir permis d'être dans les premiers lecteurs à découvrir ce roman traduit en français.