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Mes p'tits papiers

9 mars 2009

La solitude des nombres premiers, Paolo Giordano

9782020982603_1_Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé: il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent.

Alors là non, non, re-non et NON!!!! Je refuse tout net la fin du bouquin! Voilà, c'est dit. Je vais essayer de faire un billet sans rien dévoiler bien que la chose ne soit pas aisée puisque cette fichue fin a tendance à me hanter... Courage, reprenons nos esprits. Dans ce premier roman, on suit le parcours de Mattia et Alice, de leur enfance à l'âge adulte. Tous les deux ont dû faire face à un évènement dramatique qui les laissera marqués physiquement et moralement à vie. Lorsqu'ils se rencontrent au lycée, leur complémentarité apparaît évidente et pourtant ils ne cesserons de se séparer pour parfois se retrouver après des années d'absence. Mattia, mathématicien surdoué compare le "couple" qu'il forme avec Alice à ce qu'on appelle des "nombres premiers jumeaux: ce sont des couples de nombres premiers voisins, ou plutôt presque voisins, car il y a toujours entre eux un nombre pair qui les empêche de se toucher vraiment". On s'attache réellement à ce sombre jeune homme fermé et solitaire, qui n'hésite pas à s'automutiler brusquement, et à la jolie Alice, passionnée de photo, anorexique et souffre-douleur d'une bande de pestes qu'elle rencontre au lycée. L'écriture est fluide, parfois même poétique, tout en s'autorisant des détours scientifiques pour mieux pénétrer l'esprit de Mattia et pour servir la métaphore filée de ces nombres premiers vont jusqu'à investir le titre. La photo de première de couverture est toute aussi délicate et fragile que la relation qui unie les deux protagonistes. Même si le roman n'évite pas certaines longueurs et quelques clichés, il se laisse lire avec plaisir. La preuve, mon seul regret concerne cette fameuse fin... Je me suis laissée prendre au piège de l'intrigue. Je ne dévoile rien.

Merci aux éditions du Seuil et au site Chez les filles de m'avoir permis d'être dans les premiers lecteurs à découvrir ce roman traduit en français.

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5 mars 2009

Ceux qui vont mourir te saluent, Fred Vargas

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A priori, tous les dessins de Michel-Ange ont été répertoriés. Et lorsque l'un d'eux fait une apparition discrète sur le marché, il y a tout lieu de supposer qu'il a été volé. Le plus incroyable, c'est que celui qui est proposé à Henri Valhubert, célèbre expert parisien, provient probablement du Vatican! Qui se risquerait à subtiliser les trésors des archives papales? L'affaire se complique lorsque Valhubert est assassiné, un soir de fête, devant le palais Farnèse. Instantanément, les soupçons se portent sur le fils de la victime. Ce dernier fait partie d'un curieux triumvirat d'étudiants, aux surnoms d'empereurs: Claude, Néron et Tibère. En résidence à Rome depuis plusieurs années, tous trois entretiennent des liens singuliers avec la veuve de Valhubert. Une femme au charme envoûtant...

Mon premier Fred Vargas, enfin;) Et sûrement pas le dernier! Curieusement, ce n'est pas l'intrigue policière en elle-même qui m'a le plus accrochée mais plutôt l'originalité et la complexité des protagonistes. Le trio des jeunes français venus étudier à Rome est tout simplement fascinant; en permanence sur le fil entre l'humour et le franchement inquiétant... L'inspecteur sombre et impassible au ton cassant dissimule derrière un regard bleu insoutenable de profondes blessures; la veuve Valhubert est d'une beauté magnétique et dangereuse; l'évêque Vitelli est touchant par sa volonté de protéger comme ses propres enfants les trois étudiants et leur amie. Sans parler des personnages secondaires, tous aussi réussis. Le ton instaure une atmosphère à la fois moderne et étrangement mélancolique qui colle parfaitement au profil éternel de la ville de Rome. Mon seul regret est de ne pas retrouver ces personnages dans les autres romans de Mme Vargas; il semble en effet que contrairement à ses autres livres, celui-ci n'ait pas de suite...

13 février 2009

Le treizième conte, Diane Setterfield

images_2_Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l'écart du monde, s'est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd'hui, âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l'extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à Margaret Lea est une injonction: elle l'invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l'imaginaire. Et elle ne croit pas au récit de Vida. Dès lors, les deux femmes vont confronter les fantômes qui hantent leur histoire pour enfin cerner leur propre vérité...

C'est une singulière lecture en montagnes russes qui vient de m'être proposée par ce roman à la couverture mystérieuse- et donc fortement attirante! Après des premières pages prometteuses, le démarrage de l'intrigue a en effet du mal à se mettre en place; l'auteur ouvre de nombreux tiroirs mais nous égare dans ses multiples débuts d'histoires. La première moitié du roman s'avère sympathique, dans une atmosphère très british, entre thé, secrets et jardin brumeux, mais le récit semble s'éloigner du propos initial, laissant le lecteur assez perplexe quand à la direction qu'il prend. Puis la longue chute finale, avec des virages inattendus. Tout s'accélère brutalement; on croit avoir compris une pièce essentielle du puzzle puis l'auteur nous lance sur une nouvelle piste, et ainsi de suite jusqu'à la dernière page. La double chronologie, un peu déconcertante au début, trouve tout son sens. Une histoire à lire en hiver, mêlant secret de famille, vieille maison peuplée de fantômes, amour des livres et des histoires, le tout porté par l'écriture riche de Diane Setterfield. Seul petit regret, le post-scriptum de trop, "happy end" poussif et inutile à mon goût...

"Je vais vous raconter une histoire de jumelles..."

11 janvier 2009

Le jour et l'heure, Guy Bedos

41sScnV_2BQsL"Aujourd'hui, j'ai décidé de me tuer. Quand? Je ne sais pas. Je choisirai le jour et l'heure. Etre en état de choisir. Ne pas trop tarder. Le temps joue contre moi, à présent. Ne pas laisser approcher le "moins bien" de l'âge et les prévisibles humiliations qui l'escortent. Je veux mourir par amour de la vie. Debout."

Ca commence par une correspondance secrète et grave entre un fils et son père. Au fil du temps, cet échange imprévu va se révéler libérateur et, surtout, drôle et tendre. Le regard critique et un tantinet désabusé que le père, cinéaste à la retraite, porte sur la société donne lieu à un dialogue sans langue de bois, et aborde frontalement la question épineuse de l'euthanasie en prenant appuie sur des exemples réels d'une récente actualité. La relation à la fois pudique et ouvertement débordante d'amour qu'il entretient avec ses enfants et son ex-femme est sensiblement décrite. Pourtant, si l'écriture est agréable, il me semble que les thèmes abordés logiquement de manière mature me parviennent de trop loin pour que je puisse me les approprier. Je suis persuadée qu'il y a un moment pour lire chaque livre; je ne crois pas que celui-ci soit fait pour être lu à dix-neuf ans... Mais peut-être que je me trompe?

3 janvier 2009

En 2009, tout est neuf...

Fond_8Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle nouvelle année!!! J'espère pouvoir partager avec vous mes lectures encore bien longtemps, même si j'avoue que c'est un peu dur parfois de me mettre à jour... Mais puisqu'en 2009 tout est neuf, je vais faire tout mon possible pour que cela change!

Je vous invite à faire un tour sur le site internet de Nicoletta Ceccoli d'où j'ai réussi à tirer cette miniature(!) (http://www.nicolettaceccoli.com) qui fait partie de mes illustratrice préférée!

Encore une fois, excellente année à tous!

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3 janvier 2009

Les Autres, Alice Ferney

images_1___3_Théo fête ce soir ses vingt ans et rien ne devrait troubler ce moment de convivialité et de réjouissance. Rien sinon le jeu de société que son frère ainé lui offre, qui révélera à chaque participant la façon dont les autres le persuavent, menaçant de remettre en cause l'idée qu'il se faisait de lui-même et des sentiments réciproques l'attachant à ses proches. Au fil de la partie, le jeu devient le révélateur de secrets de famille jusque-là soigneusement occultés par la honte, la déception ou la souffrance... et nul ne sortira indemne de la soirée.

Ce roman, inspiré d'un jeu de société existant, doit la plus grande partie de son originalité à sa forme narrative: divisé en trois partie égales, on découvre sous divers aspects le déroulement de cette soirée un peu spéciale. La première partie, "Choses pensées", adopte tour à tour le point de vue de toutes les personnes présentes de manière polyphonique. La seconde, "Choses dites", prend la forme d'un dialogue très peu interrompu par des descriptions, copiant le principe d'un texte de théâtre. Enfin, dans la troisième partie, "Choses rapportées", le narrateur observe tout ce petit monde, tout en analysant les sentiments de chacun. Concept sympathique donc, mais un peu longuet parfois. La scène est assez statique, la conversation se déroulant autour de la cheminée, et une fois les secrets révélés à la fin de la première partie, le roman se transforme en exercice de style un peu redondant bien que parfaitement maîtrisé d'un pint de vue stylistique. L'écriture est agréable, les personnages existent vraiment et on prend plaisir à mieux les connaître grâce aux différentes versions que nous en donne l'auteur. Cela traduit d'ailleurs une grande finesse puisque le jeu dont il est question dans le roman à pour objectif de mettre à jour les multiples perceptions qu'ont les joueurs les uns des autres... Double jeu, donc;)

25 décembre 2008

Joyeux Noël à tous!

2118046850_08d295058d_1_Un petit post pour vous souhaiter tous mes voeux de bonheur en ces fêtes de fin d'année!

J'en profite pour vous présenter mes excuses de ne pas avoir posté depuis fort longtemps... J'ai en effet été très occupée par mes partiels ces derniers temps; mes lectures étaient toutes forcées et j'avoue que de les commenter ne présentait pas grand intérêt, puisque la majorité de mes réflexions n'aurait été que du copier-coller de cours... Mais Noël est une période propice aux lectures qui font plaisir et je vous promets de nouveaux petits avis pour très bientôt!

A très vite, portez-vous bien!

P.S: Cette illustration est de Miss Clara, dont j'adore le travail depuis un certain temps déjà. Je vous invite à faire un tour sur son site magnifique, plein de féérie et de douceur... http://missclara.free.fr

22 décembre 2008

Le Pays sans Adultes, Ondine Khayat

khayat_o_1_J'ai onze ans, et je vis dans une famille complètement tordue. Heureusement qu'il y a mon frère Maxence. Lui, c'est mon manuel de savoir-survivre. Le soir, on ferme nos oreilles à double tour, pour ne plus entendre les cris de nos parents qui se disputent. Croyez-moi sur parole, la vie, c'est pas pour les enfants. Maxence a préféré partir au Pays sans Adultes. Moi, j'ai voulu le rejoindre, mais je me suis trompé de chemin. Avec mes nouveaux amis, Valentine et Hugo, on a beaucoup discuté et on s'est fait une promesse: quand on sera grands, on prendra tous les enfants malheureux dans nos filets, et on ne les relâchera que quand ils sauront vraiment nager. Promis, juré.

Les chapitres s'enchaînent, se dévorent, et c'est avec surprise qu'on se rend compte que les 335 pages de ce livre sont déjà derrière nous. On ne peut plus quitter le petit Slimane, on se doit de le protéger en restant avec lui, entre les lignes. On peut certes reprocher à l'écriture son côté naïf, voire à la limite du niais parfois, mais la situation de ce petit garçon est tellement poignante qu'on se laisse attendrir par la sincérité et la grande finesse des sentiments exprimés. Attention toutefois à ne pas lire ce roman en période de morosité, il ne se charge pas vraiment de remonter le moral, et même si le message final est positif, il ne s'agit pas explicitement d'une "happy end"! Je trouve d'ailleurs que la fin est un peu expéditive, comme si l'auteur l'avait écrite pour montrer justement que le roman était terminé. On est un peu déçu que tout ce précipite de cette manière après une si grande justesse dans l'analyse des sentiments. A lire également pour la délicatesse du sujet, traité frontalement mais avec un respect émouvant.

8 novembre 2008

La Nuit qui ne finit pas, Agatha Christie

51DHD46PBBL"L'Arpent du Gitan"... Michael avait tout de suite aimé la beauté sauvage de cette propriété. C'était décidé: sur les ruines de l'ancien manoir, il construirait sa maison. Une maison de rêve, bien entendu. Et il s'y retirerait, loin de tout, avec Ellie. Mais "l'Arpent du Gitan" avait mauvaise réputation et la lande était maudite. On racontait que les romanichels lui avaient jeté un sort, que d'étranges accidents s'y produisaient... Pourtant, Michael n'était pas superstitieux, lui. Les menaces de la vieille bohémienne ne lui faisaient pas peur. Personne ne croit plus à ces choses-là, de nos jours...

Pour être honnête, ce n'est pas "mon Agatha Christie" préféré. En effet, je trouve que celui-ci diffère de son style habituel; par la narration à la première personne d'abord, qui n'est ni l'inspecteur ni une vieille dame à la retraite, mais un jeune homme pour le moins épicurien, à la recherche "de sa voie". Ensuite, pas de crime ou de mort suspecte avant d'atteindre les 2/3 du roman; on le pressent, on l'attend, le but n'est plus de savoir qui a tué mais qui va être tué... L'auteure installe d'abord subtilement tous ses personnages (nombreux) que l'on commence à suspecter avant que la moindre action ne soit commise! On retrouve cette ambiance british à souhait qui fait tout le charme des romans de "la reine du crime", cette fois-ci dans le milieu de la haute bourgeoisie. La fin ne m'a malheureusement pas surprise, à quelques détails près... Un curieux policier, un peu à part dans l'oeuvre d'Agatha Christie mais qui vaut pour le développement psychologique poussé de son personnage.

1 novembre 2008

Le Chemin des sortilèges, Nathalie Rheims

images_2_Un jour, il est parti. Lui qui l'avait vue naître et accompagnée depuis toujours, il s'est retiré dans la solitude. Dix ans plus tard, elle retrouve sa trace et le rejoint pour comprendre ce qui s'est passé. Dans une maison aux apparences trompeuses commence un huis clos où les cauchemars se confondent avec le réel. Les souvenirs ressurgissent à travers les contes de fées qu'une main invisible dépose chaque soir à son chevet. De l'éveil de La Belle au bois dormant au crépuscule de La Petite Marchande d'allumettes, elle franchit les étapes d'une étrange initiation qui la mène à un secret bouleversant.

Mêler psychologie, fantastique et merveilleux des contes de fées... C'est exactement le genre d'ingrédients qu'il me faut pour me jeter sur un livre. Souvent malheureusement, j'en attends tellement que je suis déçue du résultat... et ce n'est pas encore avec celui-ci que mon petit cerveau avide de magie et de créatures fabuleuses a été rassasié! L'atmosphère un peu étrange, lointaine, est assez bien plantée dès le début mais le tout reste froid. En fait, j'ai eu l'impression de lire un premier brouillon de ce qui aurait pu devenir un beau conte initiatique, avec pour cadre une grande maison dont les secrets débordent derrière chaque porte. Le style est lourd, répétitif, et la nostalgie forcée. La narratrice-personnage nous est complètement étrangère, on ne connaît d'elle que son deuxième prénom (!), elle ne sait pas ce qu'elle est venue chercher chez cet homme qu'elle n'a pas revu depuis dix ans... et nous non plus. D'accord, la surprise finale nous éclaire un peu sur ce point mais elle n'est décidemment pas suffisante, puisque c'est bien avant la dernière page que nous aurions aimé partager cette quête avec l'héroïne. Le traitement des contes de fées semble lui aussi inabouti: ils sont explicitement appliqués à la vie du personnage, mais de manière finalement banale. Dommage, vraiment, de passer à côté d'un sujet aussi riche que celui-ci. L'auteur s'est peut-être "noyée" parmi trop d'éléments autobiographiques, comme le laisse entendre la fin et, inconsciemment ou non, nous a laissé sur le bord de la route.

Merci aux éditions Léo Scheer et à http://chez-les-filles.com.

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