Ceux qui vont mourir te saluent, Fred Vargas
A priori, tous les dessins de Michel-Ange ont été répertoriés. Et lorsque l'un d'eux fait une apparition discrète sur le marché, il y a tout lieu de supposer qu'il a été volé. Le plus incroyable, c'est que celui qui est proposé à Henri Valhubert, célèbre expert parisien, provient probablement du Vatican! Qui se risquerait à subtiliser les trésors des archives papales? L'affaire se complique lorsque Valhubert est assassiné, un soir de fête, devant le palais Farnèse. Instantanément, les soupçons se portent sur le fils de la victime. Ce dernier fait partie d'un curieux triumvirat d'étudiants, aux surnoms d'empereurs: Claude, Néron et Tibère. En résidence à Rome depuis plusieurs années, tous trois entretiennent des liens singuliers avec la veuve de Valhubert. Une femme au charme envoûtant...
Mon premier Fred Vargas, enfin;) Et sûrement pas le dernier! Curieusement, ce n'est pas l'intrigue policière en elle-même qui m'a le plus accrochée mais plutôt l'originalité et la complexité des protagonistes. Le trio des jeunes français venus étudier à Rome est tout simplement fascinant; en permanence sur le fil entre l'humour et le franchement inquiétant... L'inspecteur sombre et impassible au ton cassant dissimule derrière un regard bleu insoutenable de profondes blessures; la veuve Valhubert est d'une beauté magnétique et dangereuse; l'évêque Vitelli est touchant par sa volonté de protéger comme ses propres enfants les trois étudiants et leur amie. Sans parler des personnages secondaires, tous aussi réussis. Le ton instaure une atmosphère à la fois moderne et étrangement mélancolique qui colle parfaitement au profil éternel de la ville de Rome. Mon seul regret est de ne pas retrouver ces personnages dans les autres romans de Mme Vargas; il semble en effet que contrairement à ses autres livres, celui-ci n'ait pas de suite...